Crédit photo: Catherine Lamirande
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Les relations interpersonnelles sont une composante inévitable de la vie humaine. Que l'on mène une existence citadine ou isolée en pleine nature, les interactions avec autrui sont omniprésentes. Même dans les périodes de confinement, comme celle induite par la pandémie de Covid-19, où l'isolement a été imposé, l'impact sur le bien-être mental et émotionnel a été significatif, soulignant ainsi le besoin fondamental de connexion avec autrui.
En dépit de cette réalité, de nombreuses personnes éprouvent des peurs qui entravent leur capacité à communiquer efficacement. Dans cet article, il sera question des peurs qui interfèrent dans la communication, leurs origines et leur influence néfaste sur celle-ci, tout en proposant des stratégies pour les surmonter et favoriser des interactions plus authentiques et épanouissantes.
La communication authentique
Pour développer des relations saines et harmonieuses avec les autres, la communication est à la fois essentielle et très difficile à appliquer concrètement de façon adéquate. Le plus souvent, soit nous nous taisons (non affirmation), soit nous exprimons ce que nous ressentons de façon inadéquate (affirmation agressive). Il arrive que nous accusions l’autre pour ce que nous ressentons, que nous haussions le ton, certains utilisent la violence physique, verbale et psychologique (Lire mon article La violence, c’est non !), comme le chantage, la menace, le dénigrement, le jugement, la critique, les commandements…
Une des grandes difficultés à exprimer adéquatement ce que nous ressentons, ce que nous visons par rapport à une personne, à une situation s’explique, entre autres, par les peurs que nous ressentons. À chaque fois que nous n’écoutons pas nos émotions, que nous ne les exprimons pas parce que nous avons peur, nous brimons ce que Colette Portelance, psychothérapeute, conférencière, auteure, créatrice et formatrice de l’approche non directive créatrice au Centre de Relation d’Aide de Montréal (CRAM) et à l’École Internationale de formation à l’ANDC, appelle la communication authentique et celle-ci nous empêche d’aller vers nos besoins et entretenir des relations saines. Comme elle le décrit si bien : « Communiquer authentiquement, c’est donc être en relation avec quelqu’un d’autre tout en restant en relation avec soi-même. »
La communication authentique se définit comme une communication vraie. Nommer ce que nous ressentons réellement sans juger, sans blâmer l’autre ni se blâmer soi-même. Dire les vraies affaires ! Cela demande de s’accorder du temps et de travailler sur soi.
Elle nous dévoile huit peurs qui nuisent à la communication authentique avec les autres. Il est important d’être à l’écoute de nos peurs et de leur laisser de la place sinon nous nous empêchons de nos besoins.
8 peurs qui nuisent à la communication authentique
Voici donc 8 peurs qui nuisent à la communication authentique.
1) La peur du rejet
De façon générale, une personne ayant peur du rejet fera tout pour ne pas être rejetée. Elle sera gentille, aimable, aura de la difficulté à s’affirmer et agira dans le but de plaire, de se faire aimer. Elle ne sera pas à l’écoute de ses émotions, ses besoins, car elle se centrera sur ce que les autres attendent d’elle.
Cette façon d’être traduit un manque d’estime de soi (Lire mon article Comment remonter son estime de soi) et un manque de confiance en soi (Lire mon article 11 trucs pour augmenter sa confiance en soi). Comme elle est centrée sur l’autre, et non sur elle-même, il lui sera très difficile, voire impossible, de communiquer de façon authentique avec les autres puisqu’elle entretient cette fausse croyance qu’il est impossible d’être en relation en étant soi-même.
2) La peur de décevoir
Pour ces personnes qui ont peur de décevoir, leur but, leur objectif sera d’être parfaites. Rien de moins. Encore une fois, elles seront plus à l’écoute des autres que d’elles-mêmes. Le problème, c’est que malgré tous ses efforts, elles ne pourront satisfaire les désirs de tout le monde. Pire, elles renieront ce qu’elles sont vraiment pour satisfaire les exigences d’autrui. Cette peur de décevoir reflète un manque de confiance en soi (Lire mon article 11 trucs pour augmenter sa confiance en soi).
3) La peur de l’engagement
S’engager dans une relation, c’est, pour Colette Portelance, « s’attacher, inspirer confiance par l’authenticité et la responsabilité, assurer à l’autre l’affection, une présence, une fidélité constantes et sécurisantes en dépit des difficultés et des obstacles. » Or, selon elle, il n’y a pas de relation affective sans souffrance.
Être en relation avec les autres est un besoin essentiel pour l’être humain afin de s’actualiser, s’épanouir, se réaliser, être heureux. Néanmoins, pour entrer en relation sainement, il est aussi essentiel de pouvoir rester soi-même. Sans authenticité, nous devenons prisonniers dans cette relation. Nous pouvons être libres dans une relation, ce qui ne signifie pas faire ce que nous voulons quand nous le voulons, mais de pouvoir être soi-même dans l’écoute et le respect de l’autre. Tout simplement !
4) La peur de blesser
J’entends souvent : « Je n’ose pas lui dire ce que je ressens parce que j’ai peur de le (la) blesser. » Nous ne sommes pas responsables de la réaction de l’autre. Toutefois, nous sommes responsables de manière de s’exprimer, nos actes, nos émotions, nos sentiments, nos choix…
Ainsi, nous pouvons exprimer adéquatement ce que nous ressentons en s’exprimant au « Je », aller vers ses besoins, se responsabiliser par rapport à ce que nous ressentons et prendre le risque d’approfondir la relation ou qu’elle éclate.
En osant s’exprimer de façon authentique, nous envoyons le message à l’autre qu’il est capable de recevoir la vérité, la réalité de la situation. C’est une marque de grand respect et d’amour pour soi et pour l’autre.
« Contrôler, c’est exercer son pouvoir sur le monde extérieur,
son monde intérieur et celui des autres, par peur de l’inconnu. »
- Colette Portelance
5) La peur du changement
Savais-tu que la plus grande peur de l’être humain est la peur du changement ? Eh oui ! En réalité, changer n’est pas devenir quelqu’un d’autre. Au contraire, le véritable changement, émanant de notre être intérieur, consiste à se retrouver et à évoluer vers une plus grande authenticité de soi-même.
Il est sécurisant de pouvoir contrôler son environnement, ce que nous ressentons, ce qui arrive, les autres… tout ça parce que nous ne nous connaissons pas et que nous ne nous faisons pas confiance. Comme l’explique si bien Colette Portelance : « Contrôler, c’est exercer son pouvoir sur le monde extérieur, son monde intérieur et celui des autres, par peur de l’inconnu. » Toujours selon elle, c’est la peur de découvrir sa partie sombre, son côté obscur qui empêche d’explorer son monde intérieur.
6) La peur du jugement
Pour elle, ce n’est pas les divergences d’opinions qui causent problèmes relationnels, mais plutôt la conviction de détenir la vérité, d’avoir raison et que l’autre a tort. La personne est alors sur la défensive.
À ce moment, il serait bon de s’arrêter et de se demander pourquoi est-ce si important pour moi d’avoir raison? Derrière ce besoin d’avoir raison à tout prix se cache une peur d’être humilié, rejeté, rabaissé, jugé, dominé, et ces peurs conduisent invariablement au perfectionniste et cette fausse croyance que nous devons être parfait pour être aimé.
Pour Colette Portelance, « seule l’expression de la vérité intérieure rapproche vraiment les gens parce qu’elle n’est pas défensive et parce qu’elle maintient la relation. »
À chaque fois que nous jetons le blâme sur l’autre pour ce que nous ressentons, ce que nous vivons, nous nous responsabilisons face à nos choix, à notre propre responsabilité par rapport à la situation, à la personne. C’est aussi exercer un pouvoir sur l’autre par manque de confiance en soi, par rapport à un sentiment d’infériorité, par peur d’être soi-même et d’être jugé.
Selon elle, le plus grand déclencheur de cette peur, c’est notre propre jugement que nous portons sur les autres et, surtout, le jugement que nous portons sur soi-même. Nous avons peur d’être jugé parce que nous nous jugeons soi-même.
7) La peur de l’envahissement
Cette peur de l’envahissement est directement liée avec le respect de soi, avec cette capacité à mettre ses limites (lire mon article 8 trucs pour respecter ses limites). Pour apprendre à se respecter, mettre ses limites, il est essentiel d’apprendre à se connaître, à s’aimer et à s'accepter tel que nous sommes.
Nous connaissons tous au moins une personne envahissante dans notre entourage, cette personne qui est tellement centrée sur ses besoins qu'elle oublie que l’autre a aussi des besoins et des limites.
Selon Colette Portelance, une personne devient envahissante lorsqu’elle contrôle les émotions de l’autre, qu’elle la juge ou qu’elle fait de la projection, c’est-à-dire qu’elle attribue à l’autre ce qui lui appartient. L’autre n’a alors plus de place pour ses propres émotions, ses propres besoins. Quand nous éprouvons de la jalousie, de la pitié, de la peine, de la colère, de la joie, c’est notre monde intérieur à nous, et non celui de l’autre.
Le travail consiste donc à apprendre à se connaître, à se regarder afin de prendre conscience des émotions qui nous habitent, de nos réactions défensives afin de se responsabiliser par rapport à celles-ci et exprimer plus adéquatement ce que nous vivons afin de rétablir la communication et la relation.
8) La peur du conflit
Il est utopique de croire qu’une relation saine, équilibrée peut être exempte de conflits, que nous n'élèverons jamais le ton, que nous serons toujours en accord avec l’autre, etc. C’est lorsque ça devient trop fréquent, récurrent ou qu’il y a de la violence (Lire mon article La violence, c’est non !) qu’il y a un problème sérieux dans la relation et qu’elle peut être toxique. Sinon, avoir des discussions animées à l’occasion est tout à fait normal à l’intérieur d’une relation.
Colette Portelance explique que la colère est directement liée à cette peur du conflit. La colère est très mal perçue dans la société en général. Dès qu’une personne ose exprimer sa colère, elle est jugée, critiquée, blâmée et peut même être rejetée ce qui crée en elle un sentiment de culpabilité qui peut l’amener à se rejeter elle-même.
La colère peut avoir un impact négatif majeur sur la personne qui refoule sa colère et sur la relation puisqu’elle ne peut être elle-même. Or, sans authenticité, il est difficile d’entretenir une relation profonde dans laquelle nous pouvons nous épanouir. Ce n’est jamais la colère comme telle qui détruit la relation mais l’incapacité à reconnaître ses erreurs, sa part de responsabilité et la difficulté à rester en relation après la dispute. Le conflit permet le rapprochement, d’approfondir la relation, d’être vrai à condition, bien sûr, que l’un et l’autre s’acceptent mutuellement telles qu’ils sont, que chacun accepte sa part de responsabilité dans le conflit et soit à l’écoute de l’autre.
Apprendre à communiquer avec les autres en étant plus authentique, plus vrai, c’est avant tout apprendre à être à l’écoute de ses peurs, les accueillir, les apprivoiser, les affronter (Lire mon article 4 trucs pour se débarrasser de ses peurs) afin d’être en mesure d’être à l’écoute de ses besoins et d’exprimer ce que nous éprouvons réellement plutôt qu’exprimer ce que l’autre veut entendre dans le but de plaire et d’être aimé à tout prix. L’idée n’est pas de faire disparaître la peur complètement, mais plutôt d’apprendre à vivre avec cette peur et de travailler en collaboration avec elle plutôt que de la laisser nous envahir et prendre le contrôle.
Suggestions de lecture :
📕La communication authentique de Colette Portelance
📕 La liberté dans une relation affective de Colette Portelance
Références :
PORTELANCE, Colette. La communication authentique. Montréal. QC. Éditions du CRAM. 1997.
https://www.cramformation.com/
août 28, 2023. Marie-Christine Savard
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