Crédit photo: Catherine Lamirande
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Avant d’apprendre à remonter son estime de soi, il important de savoir ce qu’est l’estime de soi. Selon Martin Légaré et Sébastien Mailhot, psychologues, l’estime de soi est à la base du bonheur et du bien-être psychologique. Il protège contre les problèmes de santé mentale et est un bon allié pour contrer les difficultés de la vie.
Pour Lucien Auger, psychologue et philosophe, nous n’avons qu’une valeur extrinsèque, c’est-à-dire, la valeur que nous avons aux yeux des autres et qu’ils nous accordent. Pour lui, la valeur intrinsèque, si elle existe, ne peut augmenter ou diminuer ni être supérieure ou inférieure aux autres puisque nous ne pouvons être ni plus ni moins qu’un être humain et tous les êtres humains ont la même valeur. Bref, tout est dans la façon dont on se perçoit soi-même et qu’on perçoit les autres.
C’est quoi l’estime de soi
L’estime de soi se définit donc comme étant la façon dont on se perçoit soi-même, c’est-à-dire nos forces et nos limites dans les différentes sphères de notre personnalité et de notre vie, la valeur qu’on se donne, qu’elle soit bonne ou mauvaise. La façon dont on se perçoit influencera beaucoup nos choix de vie que ce soit au niveau personnel, professionnel ou affectif, et sur notre bien-être personnel (Légaré, M. et Mailhot, S., 2009 ; Sayegh, 2012). (lire aussi mon article « L'estime de soi : 4 composantes à mettre en place »)
Comment remonter son estime de soi
Mais comment faire pour remonter son estime de soi ? Nous pouvons le faire de deux façons : soit en se valorisant de façon extrinsèque, c’est-à-dire, en se valorisant par rapport à notre travail, la famille, notre compte en banque, notre réseau social, etc. ou de façon intrinsèque, c’est-à-dire, en ayant une vision de nous-même juste et réaliste, en étant fier de nous lorsque l’occasion se présente, en reconnaissant nos forces, mais aussi nos limites tout en les acceptant, etc. Évidemment, remonter son estime de soi de façon intrinsèque est grandement plus profitable et avantageux qu’en se valorisant par tout ce qui est extérieur à nous puisque tout ce qui est extérieur peut changer dans le temps et à n’importe quel moment.
Il va de soi qu’une interaction positive entre les parents et l’enfant et des parents aimants va grandement aider à développer une bonne estime de soi. Toutefois, ce n’est pas parce que nous avons eu une enfance plus perturbée, moins avantageuse où les parents étaient inadéquats, etc. qu’on ne peut pas développer une bonne estime de soi. Il sera alors utile et profitable de se défaire des croyances irréalistes et désuètes construites durant notre enfance. Comme l’explique si bien Lucien Auger : « À la différence de l’adulte, l’enfant ne maîtrise que peu son environnement et ses émotions, mais il n’est pas nécessaire qu’une fois devenu adulte il continue à revivre des craintes jadis appropriées, mais qui ont cessé de l’être avec le temps. »
Le Centre de santé et de consultation psychologique de l’Université de Montréal propose plusieurs moyens pour remonter son estime de soi. En voici quelques-uns :
- Vivre de nouvelles expériences. Nous aurons ainsi l’opportunité de développer en nous de nouvelles ressources en plus d’apprendre à mieux se connaître ;
- Développer notre autonomie. Se fixer des objectifs personnels qui ne dépendent que de nous ;
- Apprendre d’abord à s’accepter avec nos forces, nos qualités et nos difficultés. Les changements que nous désirons réaliser, lorsqu’ils tiennent compte de qui nous sommes, ont plus de chance de se réaliser et nous en ressortons grandi ;
- Prendre conscience de son discours intérieur et tenter de faire taire les critiques, les jugements. Nous dénigrer n’est certainement pas le meilleur moyen de nous améliorer. Adopter un discours respectueux, compatissant, indulgent qui laisse place à l’amélioration et à l’épanouissement personnel ;
- S’engager dans des activités qui ont du sens pour nous ;
- Développer notre capacité à communiquer ;
- Mieux choisir les personnes qui nous entourent. Choisir des personnes qui nous inspirent, nous remontent vers le haut, qui sont positives ;
- Accepter l’imperfection chez les autres, comme pour nous-mêmes, et apprendre à pardonner ;
- Prendre le temps de savourer, goûter les moments positifs, agréables de notre journée ;
- Rechercher les situations qui nous procurent du plaisir et de la détente ;
- Tenter de persévérer dans l’atteinte de nos objectifs. Développer la persévérance sans se décourager au premier obstacle. Pour augmenter les chances d’atteindre nos objectifs, ceux-ci doivent être réalistes et réalisables.
Nous pouvons aussi tenir un journal dans lequel nous écrivons nos bons coups de la journée, nos rêves ainsi que des moyens pour les atteindre. Dans les moments plus difficiles, nous pouvons consulter notre journal, cela nous aide à nous rappeler que nous avons de belles forces et qu’il nous arrive souvent de faire des bons coups… pas seulement des mauvais.
En résumé, l’estime de soi est la perception que nous avons de nous-même, qu’elle soit bonne ou mauvaise. Pour la rehausser, sans toutefois en venir à se sentir supérieur aux autres, il est utile de mettre des choses en place, mais surtout de changer notre discours interne, la façon qu’on se perçoit afin de rendre cette perception de nous-même plus juste, plus positive et plus réaliste. Souviens-toi que nous ne pouvons être ni plus ni moins qu’un être humain, ce qui signifie que nous avons tous la même valeur.
Références :
Auger, Lucien. Prendre soin de soi. Brossard. Un monde différent, 2012.
Auger, Lucien. S’aider soi-même: Une psychothérapie par la raison. Ottawa. éditions de l’Homme, 1974.
Duclos, Germain. L’estime de soi, un passeport pour la vie. Montréal. Hôpital Ste-Justine, éditeur, 2010.
L’estime de soi: un ingrédient essentiel au bien-être. Centre de santé et de consultation psychologique. Services aux étudiants. Université de Montréal.
Légaré, Martin., Mailhot, Sébastien. Soyez heureux; apprenez à vous aimer! QC. Les éditions 2 psys, 2009.
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