Crédit photo: Catherine Lamirande
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As-tu déjà ressenti la douleur profonde de perdre quelqu'un de cher ? La perte d'un être aimé va au-delà de la simple absence ; elle entraîne solitude, défis financiers, et problèmes de santé. Même si le temps peut atténuer certains de ces aspects, la solitude persiste souvent comme une ombre. Savais-tu que la solitude affecte jusqu'à 70% des veufs, même après une décennie de deuil (Lopata, 1969), tant chez les plus jeunes que les plus vieux (Désy, 1981) ?
Selon Lopata (1969), perdre un être cher aurait trois dimensions dans la solitude, soit la nostalgie du passé, le besoin que quelqu’un prenne soin de nous et le besoin d’appartenance. Explorons ensemble les dimensions complexes de la solitude qui persistent dans la vie après la perte.
La nostalgie du passé
La nostalgie du passé est une force dominante au début du deuil. Il est naturel de vouloir parler du passé, mais parfois, l'entourage peut ne pas comprendre, laissant la personne endeuillée se sentir incomprise, inférieure, voire jugée. Comprendre cette dimension de la solitude est essentiel pour soutenir ceux qui pleurent (Lavoie, 1982). La personne endeuillée peut jusqu’à entendre, voir, ressentir la présence de l’être aimé voire même sentir ce dernier la toucher (Rees, 1971). Souvent, elle voudra laisser intact l’environnement où elle a vécu. Selon Maddison et Walker (1967), la personne endeuillée manifestera le besoin de reparler du passé et de la personne décédée, toutefois, l’entourage ne lui permettrait pas toujours. Elle se verra alors comme inadaptée, inférieure ou même folle ce qui l’amènerait à avoir une mauvaise perception d’elle-même (Horowitz, French, & Anderson, 1982).
Le besoin d’être pris en charge
Le besoin d’intimité et, surtout, le besoin que quelqu’un prenne soin d’elle, provoquerait chez la personne endeuillée un fort sentiment de solitude. L'incompréhension de l'entourage, le manque de soutien pratique, et la marginalisation peuvent intensifier cette solitude. Il est crucial de reconnaître que la personne endeuillée ne peut pas simplement "reprendre le cours normal de sa vie" après quelques semaines, et son besoin d'être elle-même doit être compris et respecté.
Premièrement, il semblerait que l’entourage s’attende qu’après quelques semaines, la personne endeuillée reprenne le cours normal de sa vie et l’incompréhension de l’entourage amènerait chez elle le sentiment de ne plus être aimée. La majorité des endeuillés seraient insatisfaits de l’aide reçue et du manque de soutien de leur entourage afin d’exprimer leur peine et leur colère. De plus, les efforts des gens autour d’eux pour leur faire penser au futur seraient souvent perçus négativement. En fait, la solitude serait ressentie à cause de cette impossibilité d’être eux-mêmes et de trouver du réconfort.
Deuxièmement, ce sentiment de solitude pourrait aussi provenir du manque de support dans la vie quotidienne surtout au niveau d’obtenir de l’information, de l’aide matérielle, des « feedbacks » et de socialiser (Caplan, 1974). Il se peut que la personne ait non seulement perdu son conjoint mais aussi un ami, un confident, un partenaire pour des activités, etc.
Finalement, la personne endeuillée se sentirait marginale particulièrement chez les moins de soixante-dix ans, du fait qu’elle soit seule alors que ses amis sont en couple. Toutefois, cela s’avère différent si la personne est plus âgée puisqu’il y a de forte chance que son entourage ait aussi vécu la perte de l’être aimé. Néanmoins, ce sentiment de solitude est particulièrement difficile à surmonter surtout dans la première année de veuvage à cause de l’apathie et du comportement dépressif dans cette période.
Le besoin d’appartenance
Perdre un être cher bouleverse le réseau social qui répond au besoin d’appartenance à ces personnes. Par exemple, il peut arriver que la personne endeuillée n’ait plus de contact avec la belle-famille ou certains amis après le décès. Toutefois, la relation avec la famille est souvent maintenue voire même renforcée (Rosenman et al., 1981), celle-ci étant la première source de réconfort et de soutien immédiatement après le décès. En fait, au début de la période de deuil, la famille apporterait davantage d’aide satisfaisante (Bahr & Harvey, 1980) tandis qu’après six mois, ce serait les amis et les voisins qui apporteraient une aide plus satisfaisante (Rosenman et al., 1981). Ce serait, selon Arling (1976), la disponibilité potentielle des amis plus que la fréquence des contacts qui serait important.
La perte d'un être cher est une épreuve difficile, mais comprendre les dimensions de la solitude qui l'accompagnent peut aider. Si tu te retrouves confronté à ce processus de deuil douloureux, n'oublie pas qu'il est important de chercher du soutien. La solitude peut être surmontée avec le temps, la compréhension, et le soutien des proches. Prends soin de toi et n'hésite pas à consulter, car tu n'es pas seul dans ce voyage difficile.
Références :
Lavoie, F. (1983). Veuvage et solitude. Revue québécoise de psychologie, 4(1), 48-61.
août 28, 2023. Marie-Christine Savard
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